Estampe : comment identifier les techniques

© Laura Carlu Favennec / Atelier Livrasphère

Estampe : comment identifier les techniques

Quelle est la différence entre une gravure et une estampe ? 

On appelle estampe un type spécifique d’image qui est le résultat d’une multiplication par impression en utilisant un procédé soit manuel soit photomécanique. Grâce à un passage sous une presse ou un équivalent, on transfère une charge d’encre sur un support comme une feuille de papier permettant la duplication en série. Il en résulte une lithographie, une sérigraphie ou une gravure. 


Pour authentifier une gravure ancienne, différents éléments sont à prendre en compte. Il y a tout d’abord LE SUJET qui permet d’affirmer que l’estampe n’est pas d’avant une certaine période. Si elle représente Louis XVI, on peut être sûr qu’elle ne précède pas sa naissance ! D’une façon plus subtile, avec une connaissance assez profonde des arts décoratifs, on reconnaît des caractères propres à chaque époque, même si ces images représentent des sujets plus anciens. LES SIGNATURES ET AUTRES TEXTES sont des sources d’informations. La plupart du temps, ces gravures sont signées du dessinateur (inv., pinx. …) et du graveur (sculpteur : sculp.) qui peuvent être les mêmes. S’il y a un ‘Privilège du Roi’, alors l’image a été éditée pendant la royauté, sinon on peut avoir : ‘Déposé à la Bibliothèque Nationale’. L’éditeur et le lieu d’édition sont parfois indiqués, ce qui aide à la datation. 


LA TECHNIQUE employée pour graver est importante car chacune apparaît à une période précise. LE PAPIER est un élément primordial. Il peut être daté non seulement par sa texture (papier vergé …) mais aussi grâce au filigrane qui peut se voir en transparence et qui est la signature de la manufacture ayant fabriqué le papier. Il n’est pas toujours présent mais quand il l’est, cela aide beaucoup (Voir les quelques exemples de la photographie ci-dessous). L’USURE du papier, ses altérations, peuvent renseigner sur son ancienneté, même si certaines gravures anciennes, parfois ‘lavées’ peuvent être dans des états remarquables. L’ORIGINE de la gravure donne des indications. On peut trouver un  tampon de collection, voir qu’elle provient d’un livre ... Les gravures originales ont certaines DIMENSIONS. Elles ont parfois été reproduites par la suite dans d’autres proportions. Il est donc important de faire des recherches dans ce domaine en faisant des comparaisons avec des originaux se trouvant dans des musées ou ailleurs. 


Procédés en relief


  • BOIS DE FIL : pas de cuvette ; contrastes souvent marqués entre le trait et le blanc ; réseau de hachures qui bien souvent ne se recoupent pas. Pas de valeurs de gris. Fréquentes cassures dans les traits.

Détails de jeux de cartes en gravure en bois de fil


  • BOIS DE BOUT : Pas de cuvette. Traits beaucoup plus souples et fins que dans le bois de fil. Effets de demi-teinte et même de lavis ≠ bois de fil.

Détails de gravure en bois de bout

Procédés en creux


  • BURIN : Trace de cuvette. Netteté des tailles, avec pleins et déliés. Tailles creusées donnant un noir dense.

Petrus Daniel Huetius episcopus Abrincensis. Gravé par Wolffgang à Berlin. – 1722. 

(© Bibliothèque de Caen. FNI C 1309).


Gravure au burin


  • EAU-FORTE : Trace de cuvette. Traits souples, tailles moins nettes qu’au burin, sans pleins et déliés. Premiers plans plus noirs aux tailles très fortement mordues par l’acide ≠ traits fins et déliés, parfois à peine visibles dans les lointains.

Détails d’eau-fortes


  • AQUATINTE : Trace de cuvette. Trame laissée dans des aplats de valeur sur la gravure.

Vue du port de Caen prise du quai de Vaucelles. Dessiné et gravé par Louis Garneray. – A Paris (rue St Jacques, n° 64) : chez Basset, 1842-1843. (© Bibliothèque de Caen. FNI C 217).


Aquatinte


  • MANIÈRE NOIRE  : Trace de cuvette. Les valeurs de noir et de gris sont veloutées. La trame laissée par le berceau est souvent encore visible au compte-fils.

[Nicolas-Louis Vauquelin (1763-1829)]. – [ca 1820]. (© Bibliothèque de Caen. FNI C 1215).


Manière noire


  • GRAVURE SUR ACIER : Trace de cuvette. Finesse des traits, valeurs de gris.

Havre. Dessiné par Joseph Mallord William Turner ; gravé par Robert William Wallis. –  London : Longman, Rees, Orme, Brown, Green and Longman, 1834. (© Bibliothèque de Caen. FNI C 48)


Gravure sur acier

Procédés à plat


  • LITHOGRAPHIE : Pas de cuvette. Effets de dessin au crayon.

    [Vue de l’ancien port de Caen près de Saint-Pierre]. Lithographié par Eugène Isabey ; imprimé par Lemercier. –  Paris : Morlot ; London : Lean, [1832]. (© Bibliothèque de Caen. FNI C 235)








Détails d’estampes conservées à la bibliothèque de Caen. Chaque reproduction est suivie d’une vue d’un détail, selon la technique à identifier.


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